Elle est belle, ma plage, elle est pas chère ! Deeemandez ma plage ! En grèce, l'Etat vend son littoral comme des chouchous et des beignets: des centaines de kilomètres de plage vont être privatisés. L'ancien aéroport d'Hellinikon et son front de mer sont mis en vente « à vil prix », rapporte «l'Humanité» (5/6): 80 euros le mètre carrré. C'est le moment de faire des affaires. Sur la péninsule de Vouliagmeni, à une vingtaine de kilomètres d'Athènes, un petit coin de paradis a déjà été cédé à des investisseurs turcs et émiratis. L'opération a fait merveille: à la belle saison, il faut désormais claquer 25 euros pour un ticket d'accès à la mer…

Des îles jusqu'ici protégées, joyaux de la nature, ont ainsi un magnifique avenir cimenté devant elles. Et, pour aider les bétonnières, le ministère de l'Économie grec a préparé un beau projet de loi qui rend illimitée la tailles des établissements de plage. Les hôtels et les villas pourront aussi être construits à 10 mètres de la mer, contre 30 mètres actuellement.

Evidemment, la population est vent debout contre cette grande braderie orchestrée par l'Union européenne, la Banque centrale européenne et le FMI pour renflouer les caisses du pays. La bête populace ne comprend pas que, tout ça, c'est pour son bien: « Au lieu de se crisper sur la spoliation, voyons le potentiel de dynamisation économique qu'apportent ces capitaux privés », argumente Panos Carvounis, le représentant de la commission européenne à Athènes.

Les Grecs ont déjà vu: avec la politique de rigueur, nombreux sont ceux qui sont trop étranglés pour partir en vacances dans les îles…

Article paru dans le Canard Enchaîné du 25 juin 2014. Non signé.